Le paysage énergétique, national, européen et mondial, qui se dessine sous nos yeux à la veille de la troisième décennie du XXIe siècle, est à la fois très proche et très éloigné de celui que contemplait Edmond Epstein lorsqu’il rédigeait la préface du numéro un de La Revue Française de l’Énergie en septembre 1949. La structure des principaux usages et celle des sources d’énergie finale qui les satisfont ne diffèrent pas radicalement, contrairement à l’idée d’une « transition énergétique » complète et rapide. En revanche, de profonds changements ont affecté les technologies de production, transport et utilisation des sources d’énergie avec notamment l’émergence du nucléaire, les relations géopolitiques entre pays consommateurs et pays producteurs de ressources, l’organisation des marchés et des entreprises énergétiques, les institutions et les représentations que se font les sociétés de leur approvisionnement en énergie. Les articles publiés par la Revue, de son origine au numéro 634 de novembre-décembre 2016, témoignent de l’ampleur et de la diversité de ces changements.