Alors que le débat sur la transition énergétique approche de sa phase de finalisation cet été, l’épineuse question du gaz de schiste s’est invitée sur la scène publique. Dans un rapport d’étape sur le sujet, les parlementaires de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) – 18 sénateurs et 18 députés – animé par Christian Bataille (député PS) et Jean-Claude Lenoir (sénateur UMP) ont plaidé pour une exploitation « raisonnée » du gaz de pétrole et de schiste : « La production d’hydrocarbures non conventionnels a incontestablement une empreinte environnementale supérieure à celle d’hydrocarbures conventionnels, en raison de la nécessité de forer de nombreux puits pour parvenir à une production rentable et, en conséquence, de l’usage de procédés de stimulation susceptibles de provoquer des dégâts environnementaux s’ils sont mal maîtrisés », indique la conclusion de ce rapport publié début juin. « Néanmoins, les auditions réalisées établissent que les technologies sont disponibles pour maîtriser ce processus. Les nouvelles technologies permettent de réduire le nombre et l’ampleur des opérations de fracturation hydraulique. Elles permettent de réduire la consommation d’eau potable et rendent possible l’élimination des produits chimiques. Ces évolutions ont toutefois un coût, dans un contexte où la production d’hydrocarbures non conventionnels est par nature soumise à des conditions économiques critiques. La France possède toutes les compétences scientifiques, techniques et industrielles, à tous les niveaux de la filière, pour créer une filière de fracturation propre. A contrario, nos chercheurs et nos entreprises subissent une interdiction qui met à mal leurs compétences. Plus largement, c’est la compétitivité de toute une partie de l’industrie européenne qui est mise en danger par le retard pris dans le domaine des hydrocarbures non conventionnels ».