La réduction des approvisionnements gaziers venant de la Russie vers différents pays européens a conduit à une recherche d’approvisionnements à court terme en GNL, sur un marché particulièrement serré du fait de la très faible inélasticité de court terme de l’offre et de la demande de GNL. Ceci s’est répercuté sur le prix des hubs (notamment sur le TTF néerlandais, le hub principal en Europe continentale) où il est passé de 60 €/MWh en décembre 2021 à 320 €/MWh en septembre 2022. Tous les approvisionnements par contrats de long terme ont été affectés, car les prix contractuels sont tous indexés sur le spot depuis les années 2010. La facture gazière de 2022 a été multipliée par trois en comparaison à celle de 2021, et par dix par rapport à 2020. Si le prix est récemment retombé au niveau de 2020, il risque de remonter régulièrement au-delà de 150 €/MWh dans les 5-10 prochaines années, car les livraisons russes continuent de baisser. La chute atteindra probablement 120 milliards de mètres cubes (mmc) fin 2023, alors qu’elle n’a
été que de 77 mmc en 2022. Le niveau actuel de prix modérés tend à éclipser cette inadéquation fondamentale de l’offre par rapport à la demande.

Directeur de Recherche émérite au CNRS, médaillé de bronze du CNRS, Dominique Finon a été directeur de l’Institut d’Économie et de Politique de l’Énergie (CNRS et Grenoble II) de 1991 à 2002. Il a été président de l’Association des Économistes de l’Énergie. Il a été consultant de la Banque mondiale sur la combinaison des politiques climatiques et énergétiques dans les pays en voie de développement (2016-2018). Il a publié de nombreux articles académiques et des ouvrages codirigés sur la régulation des industries énergétiques libéralisées. Il est actuellement chercheur associé à la chaire European Electricity Markets (Paris Dauphine) dont il a été le coordinateur scientifique entre 2012 et 2018.

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