Les effets du dérèglement climatique à l’échelle planétaire n’ont pas manqué durant cet été 2023 : records de chaleur en série, incendies d’ampleurs inédites, fonte vertigineuse de glaciers, pluies torrentielles, etc. Cela donne la mesure de ce qu’il convient d’entreprendre pour décarboner durablement et drastiquement notre société. Dans ce contexte, la sobriété énergétique devient plus que jamais un levier incontournable pour atteindre la neutralité climatique.
Malgré la vitalité des travaux académiques, la sobriété était loin d’être un objet politique identifié. Ce n’est que depuis la guerre d’agression russe en Ukraine, survenue le 24 février 2022, que le sujet a véritablement émergé dans le débat public. Aux problèmes d’approvisionnement en gaz entraînés par la guerre, s’ajouta l’arrêt d’une série de réacteurs nucléaires à la suite des phénomènes de corrosion sous contrainte. La survenue quasi simultanée de ces deux événements mit à mal notre capacité à assurer notre approvisionnement en énergie pour l’hiver. L’éventualité de devoir recourir à des délestages ne pouvait être écartée.
Après l’acte I du plan de sobriété énergétique d’urgence, l’acte II pour 2023-2024, dévoilé le 20 juin 2023 par le gouvernement, met l’accent sur la sobriété dans la durée : l’action est indispensable pour sortir des énergies fossiles et fait appel à la mobilisation générale. La sobriété s’annonce déjà au cœur de la stratégie française pour l’énergie et le climat.